Le Chemin de Stevenson, randonnée inoubliable du GR70

Le Chemin de Stevenson, ou GR®70, est bien plus qu’un simple sentier de grande randonnée. Inspiré par le célèbre écrivain écossais Robert Louis Stevenson, ce parcours mythique traverse le Massif central, offrant une expérience unique aux amoureux de la nature et de l’aventure. Chaque année, des milliers de randonneurs se lancent sur ces 272 km, découvrant des paysages variés, des villages pittoresques et des panoramas à couper le souffle. Cet article vous propose un guide tourisme complet pour préparer votre voyage sur ce chemin emblématique.

Sur les traces de Stevenson : l’histoire derrière le chemin

Qui était Robert Louis Stevenson ?

Lever de soleil dans le parc national des Cévennes à proximité de Monoblet Robert Louis Stevenson (1850-1894) est un écrivain et voyageur écossais célèbre pour ses romans L’Île au trésor, L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde et Kidnappé.

Cependant, avant de devenir l’un des auteurs les plus célèbres de la littérature anglaise, Stevenson était un aventurier passionné de voyages.

C’est cette passion qui l’a conduit, en 1878, à entreprendre un périple à travers les Cévennes avec pour seule compagne une ânesse nommée Modestine.

Ce voyage, motivé par des raisons personnelles et existentielles – notamment une relation amoureuse contrariée et le besoin de s’évader – est rapidement devenu un exutoire et une source d’inspiration. Stevenson était fasciné par les paysages rudes des Cévennes et par la culture des habitants, en particulier les camisards, des protestants huguenots qui s’étaient rebellés contre la monarchie française au XVIIe siècle.

Du récit à la randonnée

De ce voyage de douze jours à travers le sud de la France na travers le sud de la France na\u00equit un récit devenu célèbre : Voyage avec un âne dans les Cévennes, publié en 1879. Ce livre est l’un des premiers exemples de littérature de voyage moderne, combinant descriptions de paysages, réflexions personnelles et observations sociales.

Ce qui fait la force du récit, au-delà des paysages, c’est l’humour et l’autodérision de Stevenson, notamment dans ses interactions avec Modestine. Ce compagnon à quatre pattes, têtu et peu coopératif, est devenu un personnage emblématique à part entière de l’aventure.

Le succès du livre a contribué à la notoriété du parcours. Cependant, ce n’est qu’au XXe siècle que l’itinéraire est officiellement balisé et reconnu comme sentier de grande randonnée, sous le nom de GR®70. Aujourd’hui, des milliers de randonneurs suivent chaque année les pas de Stevenson, traversant les mêmes villages et contemplant les mêmes paysages qui l’avaient tant inspiré.

Le Chemin de Stevenson n’est donc pas seulement une aventure physique, mais aussi un voyage littéraire et historique, où chaque étape résonne encore des mots et des émotions d’un des plus grands conteurs de son époque.

Le Chemin de Stevenson aujourd’hui : une aventure à travers des paysages variés

Un parcours de 272 kilomètres

Le Chemin de Stevenson, officiellement balisé sous le nom de GR®70, s’étire sur environ 272 kilomètres, reliant Le Puy-en-Velay en Haute-Loire à Alès dans le Gard. Ce sentier mythique traverse quatre départements : la Haute-Loire, l’Ardèche, la Lozère et le Gard, offrant aux randonneurs une immersion totale dans la diversité des paysages du Massif central et des Cévennes.

Traditionnellement, l’itinéraire est parcouru en 12 à 13 étapes, chacune variant entre 15 et 25 km par jour, en fonction du rythme des marcheurs. Ces étapes suivent les traces exactes de Stevenson, tout en traversant des villages pittoresques et des sites naturels remarquables.

Le parcours, bien balisé, alterne entre chemins forestiers, sentiers de crêtes, vallées verdoyantes et hauts plateaux volcaniques, ce qui en fait un itinéraire à la fois varié et accessible aux randonneurs de différents niveaux.

Le GR70 est reconnu pour sa beauté, mais aussi pour sa dimension introspective : bien plus qu’un simple sentier, c’est un voyage à travers des paysages qui ont peu changé depuis l’époque de Stevenson, permettant de ressentir cette connexion unique entre nature et histoire.

Les paysages emblématiques

La rivière Malzac vue du GR 70Le Chemin de Stevenson est une véritable mosaïque de paysages, chacun avec son caractère et son atmosphère.

Voici les grandes régions traversées :

  • Le Velay :
    Au départ de Le Puy-en-Velay, célèbre pour sa cathédrale perchée et ses pitons volcaniques, le chemin conduit à travers les hauts plateaux volcaniques du Velay. Les sucs – ces anciennes cheminées volcaniques – dominent le paysage, créant un décor spectaculaire fait de prairies d’altitude, de champs de lentilles et de forêts de pins. Le Monastier-sur-Gazeille, où Stevenson a officiellement commencé son périple, est une première immersion dans ce paysage volcanique unique.
  • Le Gévaudan :
    En avançant vers la Lozère, on pénètre dans le mystérieux territoire du Gévaudan, célèbre pour la légende de la Bête du Gévaudan qui terrorisa la région au XVIIIe siècle. Les vastes plateaux d’Aubrac et les forêts denses offrent des paysages plus sauvages, souvent enveloppés de brume, créant une atmosphère à la fois dramatique et envoûtante. C’est une région propice à la contemplation, où l’on ressent toute la force de la nature brute.
  • Le Mont Lozère :
    Point culminant du parcours avec ses 1 699 mètres d’altitude, le Mont Lozère est un incontournable. Ses paysages de landes granitiques et de prairies d’altitude contrastent avec les vallées verdoyantes croisées auparavant. Le sommet offre une vue panoramique exceptionnelle sur les Cévennes et les plateaux environnants. Cette étape marque aussi un défi physique, avec des dénivelés plus marqués, mais la beauté du paysage en vaut largement l’effort.
  • Les Cévennes :
    La dernière partie du chemin plonge les randonneurs dans les vallées cévenoles, un territoire chargé d’histoire, notamment celle des camisards, ces protestants qui se sont révoltés contre la monarchie au XVIIe siècle. Les châtaigneraies, les terrasses cultivées et les villages de pierres sèches forment un décor à la fois chaleureux et authentique. Cette région est aussi connue pour ses gorges profondes et ses rivières cristallines, offrant des pauses rafraîchissantes après de longues journées de marche.

Préparer sa randonnée : conseils pratiques

Se lancer sur le Chemin de Stevenson est une aventure enrichissante qui nécessite une préparation minutieuse pour en tirer le meilleur parti. Voici quelques conseils pratiques pour vous aider à organiser votre périple.

Combien de jours prévoir ?

Les gorges du Tarn vues du rocher de Hourtous dans le parc national des Cévennes.Le Chemin de Stevenson s’étend sur environ 272 kilomètres, généralement divisés en 12 à 13 étapes, soit une moyenne de 15 à 25 km par jour. Cette répartition permet de profiter pleinement des paysages et des sites culturels tout en maintenant un rythme confortable.

Toutefois, la durée totale dépend de votre condition physique, de votre expérience en randonnée et de vos envies.

Certains randonneurs préfèrent des étapes plus courtes pour prendre le temps de découvrir les villages et les environs, tandis que d’autres optent pour des journées plus longues afin de relever un défi sportif. Il est essentiel d’adapter votre itinéraire à vos capacités et à vos objectifs personnels.

Quand partir ?

Le choix de la période est crucial pour profiter des meilleures conditions météorologiques et éviter les foules.

  • Printemps (avril à juin) : Les températures sont douces, la nature est en pleine floraison, et les journées sont plus longues. C’est une période idéale pour randonner, avec une affluence modérée.
  • Été (juillet à août) : Les journées sont chaudes, surtout dans les Cévennes, et l’affluence est à son comble. Si vous choisissez cette période, partez tôt le matin pour éviter les fortes chaleurs et assurez-vous de réserver vos hébergements bien à l’avance.
  • Automne (septembre à octobre) : Les températures redeviennent agréables, les couleurs automnales offrent des paysages magnifiques, et l’affluence diminue. Cependant, les journées raccourcissent, et certaines infrastructures touristiques peuvent commencer à fermer.
  • Hiver (novembre à mars) : Les conditions peuvent être rudes avec de la neige sur les hauteurs, rendant certaines sections impraticables. De plus, de nombreux hébergements sont fermés. Cette période est déconseillée, sauf pour les randonneurs expérimentés et bien équipés.

Les étapes incontournables du GR70

Le Chemin de Stevenson, ou GR70, est jalonné d’étapes emblématiques qui offrent chacune une immersion unique dans l’histoire, la culture et les paysages du Massif central et des Cévennes.

Voici quelques-unes des étapes les plus remarquables de cet itinéraire :

Le Puy-en-Velay : le départ spirituel et historique

Point de départ traditionnel du GR70, Le Puy-en-Velay est une ville au riche patrimoine historique et religieux.

Célèbre pour sa cathédrale Notre-Dame, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, et pour ses pitons volcaniques surmontés de statues emblématiques, la ville offre une atmosphère médiévale propice à l’introspection avant de débuter la randonnée. Flâner dans ses ruelles pavées permet de s’imprégner de son histoire millénaire.

Le Monastier-sur-Gazeille : sur les pas de Stevenson

Situé à une vingtaine de kilomètres du Puy-en-Velay, Le Monastier-sur-Gazeille est le véritable point de départ du voyage de Stevenson en 1878.

C’est ici qu’il acquit son ânesse, Modestine. Le village abrite un musée dédié à Stevenson, offrant aux visiteurs des informations sur son périple et sur la vie locale de l’époque. Les ruelles pittoresques et l’église abbatiale méritent une visite approfondie.

Langogne et le lac de Naussac : entre nature et patrimoine

Après plusieurs jours de marche, le chemin mène à Langogne, une charmante bourgade située en bordure du lac de Naussac. Fondée au IXe siècle, Langogne possède un riche patrimoine, dont la halle aux grains et l’église Saint-Gervais-Saint-Protais.

Le lac de Naussac (voir), vaste étendue d’eau artificielle, offre des opportunités de détente et de baignade, idéales pour une pause rafraîchissante.

Le Mont Lozère : le sommet du parcours

Point culminant du GR70, le Mont Lozère s’élève à 1 699 mètres d’altitude. Cette montagne granitique offre des panoramas à 360 degrés sur les Cévennes et les plateaux environnants.

La traversée du Mont Lozère est marquée par des paysages de landes, de rochers et de pelouses alpines. Les hameaux de Finiels et du Pont-de-Montvert, situés sur ses pentes, sont des témoins de l’architecture traditionnelle cévenole.

Florac et les Gorges du Tarn : une pause revigorante

Nichée au confluent de plusieurs rivières, Florac est une petite ville dynamique, porte d’entrée des Gorges du Tarn. Avec ses ruelles étroites, ses places ombragées et son marché animé, Florac est une étape idéale pour se ravitailler et se reposer.

Les environs offrent des possibilités de baignade en rivière et des randonnées complémentaires dans les gorges spectaculaires du Tarn.

Saint-Jean-du-Gard : l’arrivée symbolique dans les Cévennes

Dernière étape majeure du chemin, Saint-Jean-du-Gard est une bourgade typiquement cévenole, marquée par l’histoire des camisards et la culture de la soie. Le musée des Vallées Cévenoles propose une immersion dans le patrimoine local.

Les ruelles pavées, les maisons en pierre et les châtaigneraies environnantes offrent un cadre authentique pour conclure la randonnée.

Chacune de ces étapes constitue une immersion profonde dans l’histoire et la culture locales, rendant le Chemin de Stevenson bien plus qu’une simple randonnée, mais une véritable aventure humaine et culturelle.

Hébergement et logistique : où dormir, où manger ?

Vue sur la rivière Malzac sur le GR 70, Robert Louis Stevenson Trail, Cassagnas, Cévennes, FranceMarcher sur le Chemin de Stevenson, c’est s’immerger dans une nature sauvage et des paysages grandioses.

Mais à la fin de chaque étape, le confort d’un toit accueillant ou la chaleur d’un bon repas devient essentiel. L’un des attraits de cette randonnée est justement la diversité des hébergements disponibles, qui permet à chaque randonneur de vivre l’expérience à sa façon, entre simplicité rustique et confort douillet.

Des gîtes d’étape aux chambres d’hôtes : une hospitalité cévenole authentique

Le long du GR70, les gîtes d’étape sont le refuge privilégié des randonneurs. Ces établissements, souvent tenus par des passionnés de la région, offrent bien plus qu’un simple lit : ce sont des lieux de partage, où les voyageurs échangent leurs anecdotes autour d’un repas convivial.

Après une journée de marche, déguster une truffade ou une tarte aux châtaignes préparée avec des produits locaux devient un moment fort de l’aventure. Ces gîtes proposent généralement des dortoirs ou des chambres simples, parfaits pour les randonneurs solitaires comme pour les groupes.

Pour ceux qui recherchent un peu plus de confort ou d’intimité, les chambres d’hôtes sont une excellente alternative. Ces hébergements, souvent nichés dans des maisons anciennes aux murs de pierre, plongent le randonneur dans l’ambiance authentique des Cévennes.

Le petit-déjeuner est souvent un régal, avec des produits faits maison : pain frais, confitures artisanales, et miel des montagnes.

Dormir à la belle étoile ou sous tente : le retour à la nature

Pour les amateurs de nature brute, le Chemin de Stevenson propose également de nombreux campings. Installés en bord de rivière ou au cœur des forêts cévenoles, ils permettent de passer la nuit sous les étoiles, bercé par les sons de la nature.

Certains randonneurs choisissent même de bivouaquer, une option possible sur certaines parties du chemin, à condition de respecter la réglementation locale et l’environnement. S’endormir face aux montagnes, réveillé par le chant des oiseaux, est une expérience inoubliable pour ceux en quête de connexion totale avec la nature.

Quand réserver ? Un chemin prisé, surtout en haute saison

La popularité croissante du Chemin de Stevenson attire chaque année des randonneurs venus du monde entier.

« En pleine saison (de mai à septembre), les hébergements peuvent être rapidement complets, notamment dans les villages les plus prisés comme Le Bleymard ou Florac, » déclare Pierre-Marie Coupry, du site gite-hautes-cevennes.com.  « Il est donc fortement conseillé de planifier à l’avance et de réserver vos nuits, surtout si vous visez des hébergements spécifiques ou si vous voyagez en groupe, » précise-t-il.

En revanche, en basse saison, la fréquentation diminue, offrant plus de liberté. Toutefois, attention : certains établissements ferment en dehors de la période estivale.

Il est donc toujours prudent de vérifier les disponibilités avant de partir.

Manger sur le chemin : entre saveurs locales et repas de randonneur

L’aventure culinaire fait partie intégrante du voyage. De nombreux hébergements proposent des repas en demi-pension, composés de spécialités locales généreuses. Les fromages de chèvre de Lozère, la charcuterie artisanale ou encore les plats à base de châtaignes sont des incontournables qui raviront les papilles après une longue journée de marche.

Pour ceux qui préfèrent être autonomes, des épiceries locales sont présentes dans la plupart des villages traversés, permettant de faire des provisions pour le pique-nique du midi. Pain frais, fruits de saison et pâtés artisanaux sont souvent les compagnons des pauses déjeuner, savourés face à un panorama époustouflant.

Sur le Chemin de Stevenson, chaque fin de journée est une nouvelle opportunité de découvrir l’hospitalité cévenole, qu’elle soit simple et chaleureuse dans un gîte ou plus intime dans une chambre d’hôtes.

La logistique bien rodée de ce parcours mythique vous permettra de vous concentrer sur l’essentiel : marcher, explorer et savourer chaque instant de cette aventure unique.

La Faq sur la traversée du Chemin de Stevenson

Combien de jours faut-il pour parcourir le Chemin de Stevenson ?

En moyenne, il faut entre 12 et 13 jours pour compléter le parcours, en fonction de votre rythme et des pauses souhaitées.

Où se loger sur le Chemin de Stevenson ?

Le chemin offre une variété d’hébergements, notamment des gîtes d’étape, des chambres d’hôtes, des hôtels et des campings. Il est conseillé de réserver à l’avance, surtout en période estivale.

Quelle est la plus belle partie du Chemin de Stevenson ?

Chaque section a son charme unique, mais l’ascension du Mont Lozère offre des panoramas spectaculaires qui sont souvent cités comme l’un des points forts du parcours.

Quelle est la longueur totale du Chemin de Stevenson ?

Le chemin s’étend sur environ 272 km, reliant Le Puy-en-Velay à Alès.

Quelles sont les principales étapes du Chemin de Stevenson ?

Les étapes clés incluent Le Puy-en-Velay, Le Monastier-sur-Gazeille, Le Bouchet-Saint-Nicolas, Langogne, Le Bleymard, Florac et Saint-Jean-du-Gard.

Le Chemin de Stevenson est-il difficile ?

Le niveau de difficulté est modéré à soutenu, avec certaines sections présentant des dénivelés importants. Une bonne préparation est recommandée.

Peut-on faire le Chemin de Stevenson à vélo ?

Certaines portions sont adaptées au VTT, mais le parcours est principalement conçu pour la randonnée pédestre. Une planification minutieuse est nécessaire pour les cyclistes.


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